BurkinaFaso – Cinéma : à la redécouverte de Serge Henri alias Max du célèbre téléfilm burkinabè à succès : << Vis-à-vis >> !
Nombreux le connaissent certainement à travers la mythique série télé, ‘’Vis-à-vis’’ d’Abdoulaye Dao ou encore par ‘’Une femme pas comme les autres’’, un long métrage du même réalisateur. Pourtant Serge Henri, alias Max, se reconnaît des moins exposés dans les médias. Mais, récemment dans un café de la capitale, nous avons réussi à voler un peu de son temps au natif de Léo (Sissili). A travers une entrevue nous en avons su davantage sur son parcours de comédien, sa vision du cinéma burkinabè et ses projets futurs.
A 66 ans à partir du 25 octobre 2024 , Serge Henri continue d’être sollicité sur les plateaux de tournage.
Il est le barman au ton ferme dans l’emblématique série, Vis-à-vis, dont il est le co-géniteur avec le réalisateur Abdoulaye Dao. Serge Henri dit Max ne l’a plus jamais quitté depuis cette série dont les premiers épisodes ont été tournés dans les années 90.
Jovial et taquin, de lui, les critiques du 7e art affirment qu’il se distingue difficilement dans la vie courante de son personnage de cinéma ou de théâtre. De sa génération, Serge Henri est encore l’un de rares qui n’ait pas décroché avec les plateaux de tournage.
De son vivant, le défunt réalisateur Idrissa Ouédraogo, affirmait souvent que l’artiste n’a pas de retraite. C’est aussi le credo du natif de la Sissili. Un acteur, dit-il, peut jouer jusqu’à 90 ans, « s’il peut se tenir sur ses deux jambes ou qu’il arrive à parler, à incarner des rôles ». Car pour celui que des amis d’enfance ont surnommé « Café au lait », allusion à son teint bronzé, « un acteur de 45 ou de 90 ans se maquille pour jouer le rôle d’un vieillard ou d’un jeune », et « l’acteur est comme le vin qui se bonifie à mesure qu’il vieillit ».
Ainsi, à bientôt 66 ans, chevelure blanche, celui qui, dans une autre vie, fut d’abord laborantin d’usine, puis concepteur de spot publicitaire, est régulièrement sollicité pour incarner des rôles, si bien qu’il nous a été difficile de lui voler un peu de son temps.
Jardinier-éleveur dans une vie prochaine
Qu’à cela ne tienne, Serge Henri ne regrette pas d’avoir emprunté le chemin qui mène aux écrans de télévision ou des salles obscures, après une trentaine d’années de carrière. Satisfaction surtout morale, d’autant plus que pour celui qui a été fait chevalier de l’Ordre du mérite dans les années 2000, seule suffit «la noblesse » du métier : « Je ne regrette pas et ne regretterai jamais d’avoir choisi ce métier grâce auquel partout où je vais on m’appelle par mon pseudonyme Max du film Vis-à-vis. Des gens se mettent presqu’à genou des fois pour me saluer ou me rendre service. On ne peut pas payer le respect des téléspectateurs ou des cinéastes », se réjouit-il.
Marié et père de trois (03) enfants, le comédien à la riche filmographie n’est pas au bout de ses ambitions professionnelles, lui qui n’a pas encore été sur le podium des lauréats du FESPACO. « Je n’ai pas eu un prix au FESPACO, ce qui n’est pas bien grave, me disant que tant qu’il y a la santé et que le travail continue on pourra, à travers un film, remporter un trophée au moins. J’ai toujours grand espoir parce que même si je n’y ai pas obtenu un prix, des films dans lesquels j’ai joué en ont raflés ».
Au plan social, le double lauréat du meilleur rôle masculin aux festivals Khouribga au Sénégal et Ecran noir au Cameroun ne cache pas son regret de n’avoir pas toujours eu assez de temps pour les siens, du fait des exigences de son métier. Mais il compte visiblement se rattraper même s’il nourrit le rêve d’une autre vie consacrée à l’élevage et au petit jardinage, « loin de la ville avec ses pollutions ».
Bernard Kaboré / L’obs
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