Attaque de Barsalogho : Le Premier ministre dénonce des consignes ignorées et alerte sur les manipulations
Le 11 septembre 2024, lors de la traditionnelle montée des couleurs, le Premier ministre Dr Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambèla a prononcé un discours marquant, en revenant sur l’attaque de Barsalogho survenue le 24 août. Son intervention a particulièrement mis en lumière le manquement aux consignes de sécurité données par le chef de l’État, le capitaine Ibrahim Traoré, pour protéger les populations dans le cadre de la mobilisation collective.
Dans son allocution, le Premier ministre a pointé du doigt une faille majeure dans la mise en œuvre des directives étatiques, en se demandant avec gravité : « Pourquoi les consignes n’ont-elles pas été respectées ? ». Cette question soulève une problématique fondamentale de coordination et de discipline au sein des forces en charge de la protection des citoyens. En période de crise sécuritaire, ce genre de dysfonctionnement peut s’avérer fatal, comme cela a été le cas à Barsalogho, où des vies ont été perdues.
L’inquiétude du Premier ministre se traduit par un constat amer : la responsabilité de cette tragédie repose en partie sur une mauvaise exécution des ordres, ce qui appelle à un examen profond des chaînes de commandement et des protocoles en place.
Dr Kyélem de Tambèla a utilisé l’histoire comme un miroir pour mieux comprendre les enjeux actuels. En rappelant l’assassinat de Salvador Allende au Chili en 1973, il a souligné comment les forces étrangères et internes peuvent collaborer pour déstabiliser un pays. Il a déclaré : « Qui eut cru que des syndicats, censés lutter pour le mieux-être des travailleurs et de leur pays, s’acoquineraient avec des capitalistes impérialistes américains pour détruire leur propre pays ? ». Ce parallèle historique met en garde contre les dangers de la division interne, souvent exploitée par des puissances extérieures pour leurs propres intérêts.
L’attaque de Barsalogho s’inscrit dans ce schéma : des manquements internes, qu’ils soient intentionnels ou non, ont permis à une tragédie d’avoir lieu. Cette situation appelle à la vigilance collective et à une prise de conscience que la désorganisation ou la trahison au sein du pays peuvent servir des intérêts qui vont à l’encontre de la population burkinabè.
Le Premier ministre a conclu son discours en appelant à la lucidité et à la réflexion : « Il nous faut donc beaucoup de discernement dans le comportement et dans le jugement, pour ne pas nous laisser embarquer dans des aventures sans issues, par des gens sans foi ni loi qui portent des vêtements d’emprunt pour mieux tromper leurs victimes. ». Cet appel à la vigilance est crucial dans le contexte actuel, où les tensions sécuritaires et politiques rendent le Burkina Faso vulnérable aux manipulations.
La capacité de discernement évoquée par Dr Kyélem de Tambèla est essentielle pour déjouer les pièges tendus par des individus ou des groupes cherchant à instrumentaliser les crises pour atteindre leurs objectifs. C’est une invitation à ne pas se laisser berner par des discours trompeurs, mais à analyser chaque situation en profondeur.
L’attaque de Barsalogho doit être vue comme un signal d’alarme pour le Burkina Faso. Le non-respect des consignes et l’infiltration possible de manipulateurs internes doivent inciter à une vigilance accrue. À travers son discours, le Premier ministre a non seulement condamné les défaillances, mais il a également mis en lumière l’importance de comprendre les dynamiques historiques pour éviter de répéter les erreurs du passé. Le Burkina Faso est à un tournant, et la leçon tirée de Barsalogho, combinée à celle du Chili, doit guider les décisions futures pour une meilleure protection des populations.